Taza s'est développée autour du couvent fortifié bâti par les Berbères au Xe siècle. Sa position stratégique entre le
Rif et l'Atlas, a fait d'elle une place forte militaire convoitée par les peuples venus de l'est, désireux de conquérir les
terres marocaines. Taza est passée tour à tour aux mains des dynasties qui ont accédé à la tête du Maroc.
En 1074 le sultan almoravide Youssef Ibn Tachfin prend la ville. Taza demeure sous son autorité tout au long du XIe siècle
puis est enlevée en 1132 par le sultan almohade Abd al-Mumin et déclarée capitale provisoire du Maroc.
Pour lutter contre les Banû Marin des Zénètes originaires des régions présahariennes qui fonderont la dynastie des
Mérinides cinquante ans plus tard, le sultan almohade fait élever une muraille autour de la médina. Les puissants rempart
seront renforcés au XIVe siècle par les mérinides, puis au XVIe siècle par les saadiens.
Au XVIIe siècle, pour s'ouvrir les portes de Fès, Moulay er-Rachid s'empare de Taza. Il deviendra le premier sultan de la
dynastie alaouite, toujours en place aujourd'hui.
En 1902, Rogui Bou Hamara (Rogui : prétendant au trône, Bou Hamara l'homme à l'ânesse), un notable de la cour du sultan
Abd el-Aziz, revient sous une fausse identité au Maroc après un exil en Algérie. Il se fait passer pour le frère du sultan
(Moulay M'hammed) et se fait proclamer sultan à Taza. Sous couvert de pieux sentiments, il conduit les berbères de la
région à se révolter contre le vrai sultan. Bou Hamara reste maître de la ville pendant sept ans. Après avoir vendu aux
Espagnols des concessions minières, il perd le soutien des tribus de la montagne. Il est capturé en 1909 puis livré aux
fauves, fusillé et brûlé à Fès sur ordre du sultan Moulay Abd al-Hafid.
Conformément au traité signé le 30 mars 1912, Taza est placée sous protectorat français le 10 mai 1914 et demeure sous son
influence jusqu'à l'indépendance.