Une semaine après le lancement de la campagne « plages propres » à la plage de Bouznika, cette dernière est toujours la
même. Les estivants nčont remarqué aucun changement positif. Par contre les impairs se font de plus en plus sentir.
A une soixantaine de km de la capitale économique, la plage Bouznika est une très belle plage, mais qui hélas ! nčest
pas bien entretenue. Avec un emplacement pareil, lčendroit est vraiment idyllique et dčun calme serein. Les habitués à le
fréquenter sont surtout les motorisés et les personnes possédant un bungalow. Que ce soit pour les uns ou les autres, ils
ont tous casqué - à différents tarifs certes -, pour pouvoir quand même aspirer à une certaine paix.
Il est 09h00 ce samedi, pratiquement aucune âme qui paraît à lčhorizon. Ce nčest que vers 10h30, que des femmes avec
des balais sont remarquées au seuil de quelques cabanons. Ensuite ce sont quelques enfants qui sortent pour jouer avec du
sable ou se jeter avec leur bouée à la mer. A midi, les gens commencent à faire bronzette ou piquent une tête pour se
rafraîchir. Deux heures plus tard, ladite plage est archi-pleine. La majorité sont des familles qui ont voulu profiter de
ce jour férié, à lčoccasion de la fête du trône, pour changer dčair.
Une vue de loin permettait de scruter des parasols qui poussent tels des champignons. Cčest à ce moment que les petits
vendeurs ambulants qui se faisaient rares au petit matin commencent à pointer leur nez. Du gamin vendeur de glaces (à 20 DH !)
au vieillard avec un thermos de café (10 DH !) en passant par le jeune au livret de différents tatoos (5-10 DH)..., ils
sont tous en train de sillonner toute la plage pour écouler, ne serait-ce qučun peu de leur marchandise en cette journée.
Cčest une vraie course contre la montre. Ils commencent vers 9h-10h pour ne repartir que vers 20h. Quant aux jeunes
nettoyeurs avec leurs sacs verts, ils font leur apparition vers 13h.
Selon certains propriétaires de bungalows pieds dans lčeau, qui de leur terrasse ont une vue imprenable, ces jeunes
accompagnés dčun superviseur ne sont là que pour faire de la figuration. Les enfants, en les voyant, les narguent
sarcastiquement sous le sobriquet de « lahdiya ». En fait, selon plusieurs estivants, ils ne font que parcourir de long et
en large la plage, sans pour autant ramasser beaucoup de déchets. Autre hic, le sable est assez crade puisqu'il nča pas la
chance de s'auto-nettoyer. Sur le plan de la sécurité, plusieurs fausses notes sont enregistrées. En fait, dčaucun
entendent les sifflements dčun maître-nageur, mais ils nčont jamais vu son visage. Et d'ajouter : « des gens nagent même
si le drapeau noir est hissé parce que personne ne le leur interdit. Des jeunes insouciants avec leur jet-ski assaillent
la mer sans se soucier des baigneurs... Quand la mer est tout agitée, des petits enfants y jouent au risque dčêtre tirés
vers les fonds et personne ne bouge le petit doigt. Certes, ils sont surveillés par leur parent, mais où sont les
sauveteurs ? »